lundi 11 mai 2015

Haïnots - le quartier arménien

C'était le thème de la visite organisée par le service Valence ville d'art et d'histoire, ce samedi 9 mai, visite qui jusqu'à ce jour a connu le plus grand succès, nous étions très nombreux. Si Valence est la quatrième ville arménienne de France, après Paris, Marseille et Lyon, peu de lieux affichent vraiment cette mémoire, même à travers le quartier "historique", au cœur du centre ville (entre le boulevard Vauban, la rue Farnerie, la rue Madier-Montjau et le boulevard d’Alsace). Il faut arriver dans la basse ville pour trouver un lieu de prière, 

la chapelle Saint Grégoire l'illuminateur
Il faut dire que la diaspora arménienne s'est faite discrète dans les années qui ont suivi le génocide et l'exil, dans les camps d'abord jusqu'à l'arrivée en France, lorsque tout espoir de retour s'est effondré.  Ainsi les premiers lieux de culte ont été un rez-de-chaussée d'immeuble, dans l'actuelle côte des Chapeliers, puis un garage, vers l'ancienne caserne et l'actuelle Préfecture. Les réfugiés ont trouvé asile dans des logements souvent insalubres de la veille ville, où ils se sont entassés.  Ils ont accepté tous les travaux que leur proposait une industrie en plein essor, jusqu'à la loi Laval. Alors ils ont créé leurs propres entreprises, commerces... Et si l'on peut aujourd'hui constater la réussite de certains, souvent dans le milieu du vêtement (chaussures Kelian, tricots Djeranian, Manoukian...) il ne faut jamais perdre de vue les débuts très difficiles de cette communauté qui a tout fait pour s'intégrer sans jamais perdre son identité.
Ce n'est qu'après le cinquantième anniversaire du génocide, en 1965, que le recueillement a fait place à la revendication, et la volonté de reconnaissance. Comme en témoigne le monument érigé en 1985 (voir ICI), du au sculpteur Toros, lui-même né dans un camps à Alep. http://fr.wikipedia.org/wiki/R._Toros 

La visite s'est achevé au Centre du Patrimoine Arménien, rue Louis Gallet, par un goûter généreusement offert et une dégustation de délicieux gâteaux, puis par la visite du centre, de l'exposition permanente aux expositions temporaires, 



"Avant la Nuit" : des cartes postales nous projettent en Turquie, avant le génocide à la recherche des lieux, des hommes et des femmes d'avant le génocide.

"Fantômes d'Anatolie" : les photographies de Pascaline Marre nous ramènent dans la Turquie d'aujourd'hui sur les traces des vestiges et des fantômes qui hantent encore les lieux - avec beaucoup de poésie 









A noter l'excellence de la présentation de l'exposition permanente riche de multiples témoignages et d'une mise en espace didactique, vivante et attractive. Très belle aussi...

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